Consommer responsable, c’est consommer sainement, préserver l’environnement et soutenir un viticulteur engagé.
Qu’il soit rouge, blanc, rosé ou pétillant, le vin est particulièrement apprécié en France, représentant une consommation annuelle de 3,5 milliards de bouteilles en 20191.
Mais aujourd’hui, la population se tourne indéniablement vers une consommation plus saine et locale (9 Français sur 10 d’après une étude Fleury Michon de 2018). Cette tendance touche bien évidemment le secteur viticole où près de 40% des consommateurs français de vins intègrent la notion de démarche responsable dans leurs choix et consomment des vins responsables au moins une fois par mois (d’après la même étude). Mais pourquoi et comment consommer responsable ?
Préserver l’environnement tout en favorisant commerce équitable
Consommer équitablement, c’est intégrer les problématiques environnementales et sociales à son choix de consommation.
Alors qu’« en France, les cultures de vignes représentent 20% des pesticides utilisés, elles n’occupent que 3 % de la surface agricole française » (François Veillerette). Une utilisation irraisonnée de ces traitements vient polluer les sols, les eaux, appauvrir la biodiversité locale et fragiliser les sols4. On dit irraisonnée parce que certains sont nécessaires et autorisés.
Mais le risque n’est pas qu’environnemental, il est aussi sanitaire. Ces produits sont dangereux pour les travailleurs et le voisinage. Ils peuvent favoriser l’apparition de maladies neurodégénératives comme l’Alzheimer ou Parkinson.
Un vin responsable ne s’arrête pas à une utilisation plus raisonnée des pesticides, c’est prendre en considération d’autres variables de la chaine de production. On peut citer le support de vigne (bois traité), le contenant (matières premières et origine de la bouteille) ou même le transport du produit final.
Alors consommer responsable c’est soutenir un producteur engagé et en perpétuelle évolution, soucieux de l’environnement, ses employés et son voisinage.
En France, 3 types de vignobles responsables se distinguent :
- Un vin bio est le résultat d’une vigne n’ayant pas reçu des produits de synthèse. Cela ne veut pas dire que les pesticides sont interdits, bien au contraire. Les traitements sont « naturels », mais étant moins efficient que les produits de synthèse, ils peuvent parfois être appliqués à très grande dose6. Le vigneron est dans une démarche de prévention des maladies plutôt que de guérison.
- Le vin issu de la biodynamie (terme non protégé) a un caractère bio plus approfondi. Considérant la Terre et l’exploitation agricole comme un organisme vivant, elle tend à un développement harmonieux de la vigne et son environnement. Pour ce faire, le viticulteur prend en considération les cycles astraux et utilise une « homéopathie » pour enrichir les sols et les maintenir en bonne santé.
- Le vin naturel (terme non protégé) est une deuxième forme de vin bio plus poussée que la biodynamie. De la vigne à la bouteille le produit est respecté et non brutalisé (vendanges manuelles, pas de levures ajoutées et aucun autre intrant que le sulfite n’est toléré). Une faible dose de sulfite est acceptée. Ce type de vin n’est pas encore officiellement reconnu.
Les labels pour mieux consommer
Les certifications aident à identifier la consommation responsable que l’on cherche, mais ils ne nous donnent pas l’intégralité des informations. Il faut garder à l’esprit qu’un vin non certifié peut être tout autant ou plus responsable qu’un vin labellisé. Certains viticulteurs engagés et soucieux font le choix de ne pas s’identifier aux labels. On peut donc – avec un peu de recherches – trouver la perle rare.
Afin d’éclairer une consommation responsable face à la multitude de vins offerts, voici certains labels du marché français.
Agriculture Biologique – FR
Type de vignoble : Bio
Français – officiel depuis 1985 -Interdit l’utilisation des produits de synthèse -Cahier des charges propre
Agriculture Biologique – UE
Type de vignoble : Bio
Union Européenne – officiel depuis 2010. Interdit l’utilisation des produits de synthèse & Cahier des charges propre
Demeter
Type de vignoble : Biodynamie
D’origine allemande & Rayonnement International. Cahier des charges propre + bio UE
Biodyvin
Type de vignoble : Biodynamie
Europe. Cahier des charges du Syndicat International des Vignerons en Culture Bio-Dynamique
Vins Méthode Nature
Type de vignoble : Naturel
1er label officiel pour les vins naturels. Cahier des charges propre + bio UE
Association des Vins Naturels
Type de vignoble : Naturel
Conformité non contrôlée (label non-officiellement reconnu) & Cahier des charges propre
Sans Aucun Intrant Ni Sulfite
Type de vignoble : Naturel
Conformité non contrôlée (label non-officiellement reconnu). Aucun sulfite ajouté toléré. Cahier des charges propre
Terra Vitis
Type de vignoble : tout type
Label Responsabilité Sociétale des Entreprises & Reconnu par le Ministère de l’Agriculture
Vignerons Développement Durable
Type de vignoble : tout type
Label Responsabilité Sociétale des Entreprises & Cahier de charges basé sur la norme ISO 26000
Haute Valeur Environnementale
Type de vignoble : tout type
Grenelle de l’Environnement – 26 octobre 2007 & Cahier des charges propre
Autre que les labels, pour diminuer son impact environnemental il est possible de favoriser une consommation locale en se rendant directement chez les viticulteurs.
Quelles perspectives d’évolutions?
Conscient des enjeux liés au développement durable, la start-up toulousaine Green Gen Technologies a mis au point une bouteille sans sable. Le contenant biosourcé et biodégradable est composé de résine et de fibre de lin, deux matériaux qui forment un composite très résistant et léger (poids de 190 grammes plutôt que 400 pour les conventionnelles).
L’impact carbone est alors largement diminué face à une bouteille en verre qui pollue lors de sa fabrication et son transport.
Finalement, il y a plein de façon de consommer un vin responsable : on peut s’intéresser aux nombreux facteurs de la chaine de production (qu’ils soient internes ou externes) ou simplement privilégier la localité. Les labels nous permettent d’identifier notre consommation mais ne sont pas exhaustifs, c’est pourquoi nous pouvons personnellement nous renseigner pour répondre à notre besoin.
Bibliographie
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Bresson, A. (2019, 02 12). Sulfites, pesticides… le vin aussi peut contenir des substances indésirables. Récupéré sur Santé Magazine: https://www.santemagazine.fr/actualites/actualites-alimentation/sulfites-pesticides-le-vin-aussi-peut-contenir-des-substances-indesirables-336657
Carnet de vins. (s.d.). 02. Qu’est ce que le vin naturel ? Récupéré sur Carnet de vins: https://www.carnetdevins.fr/guide-vin-naturel/definition-vin-naturel/
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Vignerons engagés. (s.d.). VIGNERONS ENGAGÉS en Développement Durable. Récupéré sur https://vignerons-engages.com/
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