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Impacts actuels de l’épargne

Épargne

L’épargne moyenne d’un français aujourd’hui est de 25 000 €, soit environ 11 Tonnes de CO2 par an. Le système bancaire actuel reste compliqué à comprendre et tous les propriétaires de comptes ne savent pas réellement à quoi sert leur argent. En fait, la plupart des gens pensent même que l’argent épargné dort dans un coffre. Mais l’impact qu’il peut avoir est colossal sur le plan environnemental et social. 

Le rapport de l’Oxfam publié en octobre 2020, révèle que « si les 6 banques françaises continuaient à financer l’économie comme elles le font actuellement, cela conduirait à un réchauffement de plus de 4°C d’ici à 2100, soit 2,5°C de plus que l’objectif fixé dans l’Accord de Paris ». 1 Les banques utilisent l’argent de nos comptes pour financer les industries les plus polluantes ; comme les centrales à charbon, les énergies fossiles – extractions pétrolières, le nucléaire – les agricultures intensives, les infrastructures – autoroutes – l’armement, etc. 

Les banques cherchent à « fructifier notre argent », et les placements les plus efficaces, c’est-à-dire qui permettent de gagner beaucoup d’argent en peu de temps, sont ceux qui émettent le plus de CO2. Autrement dit ces investissements entretiennent quotidiennement la crise écologique et climatique. On a l’impression que choisir sa banque est totalement neutre, mais nous polluons plus via ce que finance notre argent à la banque que via notre propre consommation. 

Contrairement à la traçabilité de l’alimentation ou du textile, les banques restent plutôt floues sur leurs actions… il y a une vraie opacité sur les investissements, et particulièrement les investissements fossiles. Le Livre A financerait des logements sociaux et le Livret de Développement Durable & Dolidaire (LDDS) des projets responsables et solidaires, mais aujourd’hui il est compliqué de savoir comment est utilisé cet argent et surtout compliqué d’affirmer avec certitude que ces sommes financent bien des projets durables. 

Pas besoin de cacher son argent sous le matelas, essayons d’abord de comprendre… 

Le système bancaire actuel propose plusieurs « produits » à ses clients, via lesquels il trouvera ses sources de financement. Le compte courant représente une petite partie des investissements pour les banques. Les produits d’épargne, comme l’assurance vie, le livret A ou le LDDS, qui abritent des sommes plus conséquentes, et qui sollicitent peu d’intérêt, vont permettre aux banques d’utiliser cet argent pour financer des actions climaticides, tout en étant peu transparentes. Les clients n’ont que peu de maitrise sur ces comptes une fois l’argent placé. D’ailleurs les conseillers bancaires sont plus commerçants que conseillers, puisque la somme à investir va en dépendre. 

Comment mieux épargner?

L’épargne – et le système bancaire en général – est à considérer comme un levier pour contribuer à la transition écologique grâce à une économie plus durable et respectueuse. Nous avons le pouvoir de refuser de financer des industries polluantes. 

A quoi se fier ? Quelle démarche effectuer ? Quel label est durable ? Ou déposer son argent ? 

Il existe quelques labels, qui certifient certains produits bancaires. Deux exemples ci-dessous : 

  1. ISR (Investissement Socialement Responsable) : Un produit d’épargne certifié ISR qui applique les principes Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) est naturellement orienté vers un avenir durable et respectueux de la planète. 
  2. GREENFIN est un outil institué par l’Etat et garantit la transparence et l’engagement environnemental des produits financiers. Les investissements se font dans des projets de transition écologique et énergétique. 

Ces labels représentent les premiers stades d’une stratégie financière durable et essayent d’introduire un standard de transparence. Aujourd’hui, un conseiller bancaire a l’obligation de parler à ses clients du concept ESG et de lui proposer au moins un produit labélisé durable. Il y a une logique d’amener l’épargnant vers un dispositif plus vertueux. 

Choisir de placer son argent dans des fonds labellisés joue déjà un rôle important pour contribuer à la transition du monde de demain. Mais il est possible d’aller plus loin avec le microcrédit. Il s’agit d’un faible montant qui finance un projet entrepreneurial, destiné avant tout à des personnes n’ayant pas ou peu de revenus. En fait le micro crédit est inclusif : il donne la possibilité de réaliser le projet des uns grâce à des fonds amenés par la prise de conscience des autres. Introduit par ce grand monsieur qu’est Muhammad Yunus, le microcrédit a été démocratisé. Par exemple le site Babyloan7 (1er site européen de prêt solidaire) permet aux internautes de prêter de l’argent aux micro-entrepreneurs de leur choix, partout dans le monde. 

Changer de banque demande une démarche proactive, un travail d’enquête sur sa banque, c’est-à-dire sa stratégie, ses engagements, ses investissements, etc. 

Les mentalités évoluent. Grâce notamment à des évènements, comme la COP21, on se rend compte que le changement climatique est un risque d’un point de vue économique, puisqu’il n’y a pas grand-chose pour déstabiliser cet « équilibre » qu’est le système bancaire. L’instabilité qu’apportent les crises comme la Covid-19 nous prouve qu’il est temps d’agir à son échelle. 

Parce qu’on ne voit pas directement les impacts de la finance, la démarche pédagogique est importante. C’est la raison pour laquelle cet article existe et il est important de continuer de s’informer. Voici 3 autres moyens : 

  • UNE APPLICATION

Rift – le « yuka de la finance », mesure l’impact environnemental et sociétal de la finance et de son épargne.

  • UN LIVRE

Julien Vidal – Redonner du pouvoir à son argent

Livre

  • UN PODCAST
Monéthique propose de multiples interviews réalisées par Joseph Choueifaty (co fondateur de goodvest – investissement responsable) avec des experts de la finance verte.

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